Tue Apr 29 2025
Voilà une bonne idée : après avoir porté DOOM sur une multitude de supports – ce qui est sans doute le running gag le plus productif de la communauté rétrogaming – un programmeur a eu l’excellente idée de porter le jeu d’id Software sur… console !
Mais attention, pas n’importe quelle console : l’Atari ST. Cette machine 16 bits du géant américain présente des caractéristiques techniques très limitées, ce qui n’a pas facilité la tâche de Jonas Eschenburg, le programmeur à l’origine de ce portage.
La première version du jeu affichait uniquement des teintes grisées, et Jonas a dû publier une vidéo accélérée tant le jeu tournait lentement lors de ses premiers essais.
À force de persévérance, il a fini par partager une seconde vidéo qui a fait vibrer le petit monde du rétrogaming : DOOM tournant en couleur (limitée à 16 teintes), avec le message suivant :
« Goodbye grayscale : DOOM sur l'Atari ST, maintenant en 16 couleurs avec beaucoup de dithering. Les effets de palette (l'écran devient rouge lorsqu'il subit des dégâts) sont également pris en charge. »
Le dithering – ou tramage en français – est une technique qui permet de simuler des couleurs ou des niveaux de luminosité en répartissant les pixels d’une manière spécifique. Elle peut donner l’illusion de dégradés plus fins, mais aussi parfois rendre l’image un peu brouillonne si elle est mal utilisée.
Rappelons que si l’Atari ST était une machine performante à son époque, faire tourner un environnement en pseudo-3D comme celui de DOOM à une cadence fluide relève presque de la magie noire – surtout avec une palette de couleurs aussi réduite.
Pour l’instant, le programmeur a précisé que le jeu tourne sur un émulateur :
« Il tourne bien plus vite qu'une machine 8 MHz d'origine. Je n'en suis pas encore au point d'implémenter des optimisations, mais je m'amuse beaucoup à intégrer le matériel (graphique, d'entrée) de la ST. »
« Il tourne dans un émulateur, avec 14 Mo et à vitesse accélérée. Je commencerai à l'optimiser une fois que les bases seront en place. »
Il reste donc encore du travail à Jonas Eschenburg pour finaliser ce portage. Mais rappelons qu’il s’agit déjà d’un exploit remarquable : faire tourner les éléments fondamentaux d’un jeu aussi exigeant sur l’architecture de l’Atari ST – même en émulation – témoigne d’un sacré niveau de compétence… et de passion.