Fri May 09 2025
Le média français PlayStation Inside (désormais PSI) a eu l’honneur d’interviewer Shuhei Yoshida, ancien président de PlayStation. L’occasion pour le Japonais de livrer son regard sur l’industrie du jeu vidéo d’aujourd’hui, mais aussi de partager une anecdote qui parlera tout particulièrement aux passionnés de rétrogaming.
Souvenez-vous : la sortie de Gran Turismo fut une véritable révolution à l’ère de la première PlayStation. Par ses graphismes, d’une part, et par son gameplay orienté simulation, d’autre part — un choix alors inhabituel à une époque où les jeux de course étaient majoritairement marqués par une approche arcade.
Si vous faites partie de ceux qui ont foncé tout droit dans le premier virage sans penser à freiner, rassurez-vous : vous n’étiez pas seuls. Même le président de PlayStation a été surpris par un gameplay très rigide, bien plus encore que dans la version finale du jeu.
« Vous vous souvenez que sur la jaquette, il y avait écrit que le jeu était le "real driving simulator". Et moi, vous savez, je ne suis pas créateur de jeux, je suis un producteur avant tout. Pendant le développement, Kazunori Yamauchi [Président de Polyphony Digital, ndlr] m’avait montré un prototype de Gran Turismo, et j’étais parmi les premiers à y jouer. Et pour tout vous dire, il était vraiment très sérieux quand il parlait de simulation ! » a déclaré Shuhei Yoshida.
« C’était extrêmement poussé, peut-être trop. Mais au début, Kazunori Yamauchi n’a pas pris mon retour au pied de la lettre. Il a donc réuni une trentaine de joueurs pour tester le jeu. Et comme je m’y attendais, tous se crashaient sans exception au premier virage tant la jouabilité était difficile. »
« J’étais alors au fond de la salle avec Kazunori Yamauchi. À ce moment-là, il s’est retourné vers moi et m’a dit que j’avais eu raison. C’est à partir de là qu’il a arrondi les angles et réduit un peu l’aspect de simulation pure pour sortir le Gran Turismo que vous connaissez aujourd’hui sur PS1. D’une certaine manière, j’aime bien penser que j’ai sauvé, à mon niveau, le destin de Gran Turismo, et que j’ai un peu contribué à son succès ! » conclut l’ancien président de PlayStation.
Un destin sauvé, donc, pour une franchise qui s’est écoulée à plus de 90 millions d’exemplaires à travers le monde, et qui reste encore aujourd’hui un mastodonte du jeu de course, au point d’avoir été adapté en film en 2023.
Nous vous recommandons vivement d’aller lire l’interview complète, à la fois passionnante et instructive, de Shuhei Yoshida sur le site de PSI.