Tue Oct 21 2025
C'est un secret de Polichinelle que la plupart des joueurs connaissent, mais c'est toujours bon de le rappeler : vos vieux disques PlayStation 1 cachent une fonctionnalité musicale insoupçonnée. Glissez certains de vos jeux PS1 dans un lecteur CD audio classique, et vous pourrez écouter leurs bandes-son comme de véritables albums. Une feature brillante de Sony qui mérite qu'on s'y attarde.
Cette fonction était volontairement intégrée par Sony dès le lancement de la PlayStation en 1994, mais si peu mise en avant que même aujourd'hui, certains joueurs découvrent encore cette pépite. Le principe est simple : les développeurs stockaient la musique des jeux au format Red Book Audio (CDDA - Compact Disc Digital Audio), le standard des CD audio, sur des pistes distinctes des données de jeu. Résultat ? Un lecteur CD classique pouvait lire ces pistes musicales sans problème.
Le test est ultra simple : prenez n'importe quel disque PS1, insérez-le dans un lecteur CD traditionnel, et appuyez sur play. Mais attention, tous les jeux ne réagissent pas de la même façon. Certains délivrent des bandes-son complètes avec toutes les pistes musicales, d'autres proposent des messages cachés ou dialogues bonus, et parfois... juste des bruits bizarres pour les jeux qui n'utilisent pas le format Red Book Audio.
La liste des jeux compatibles est impressionnante : WipeOut 2097 (avec des tracks de The Chemical Brothers), Ridge Racer Type 4, Gran Turismo 2, Final Fantasy VII avec son OST orchestrale signée Nobuo Uematsu, Castlevania: Symphony of the Night, Tomb Raider, Twisted Metal 2, ou encore des titres comme Colin McRae Rally, Tony Hawk, et Tekken 2 et 3. Certains jeux Saturn profitaient également de cette feature, tout comme des titres PC jusqu'en 1999-2000.

Cette approche n'était pas qu'un bonus sympathique, c'était aussi une contrainte technique. Comme l'expliquent les passionnés sur les forums rétro, quand on accède aux pistes audio CD, impossible de lire les données de jeu simultanément : le lecteur n'a qu'un seul laser. Les premiers jeux PS1 devaient donc faire un choix entre musique Red Book (à charger au préalable) et chargements rapides.
À partir de 1996, avec l'arrivée de la compression audio (MP3 et autres formats), les développeurs ont commencé à compresser la musique pour la charger en mémoire plutôt que de la lire directement depuis le CD. Cette évolution a permis des temps de chargement plus rapides, des loadings en continu, et a ouvert la voie aux mondes ouverts et jeux bac à sable. Mais les premiers titres PS1 restent de véritables trésors musicaux accessibles sur n'importe quel lecteur CD.
Cerise sur le gâteau : certains jeux PS1 permettaient même l'inverse ! Une fois le niveau chargé en mémoire, vous pouviez éjecter le disque de jeu et le remplacer par un CD audio de votre choix. Imaginez dévaler les pentes de Cool Boarders ou foncer dans Vigilante 8 en écoutant votre album préféré. Une customisation musicale révolutionnaire pour l'époque, bien avant que les consoles modernes n'intègrent cette option nativement.
Sony avait cette vision avant-gardiste où la console devait être plus qu'une simple machine à jouer. Trente ans plus tard, redécouvrir ces astuces provoque une vraie bouffée de nostalgie mêlée d'admiration pour l'ingéniosité de cette époque.